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Écologie

Introduction à "Laudato Si'" (2015), une nouvelle réflexion écologique de l'Eglise catholique

Publié le
28/8/24
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Qu'est-ce que la doctrine sociale de l'Église, parfois qualifiée du "secret le mieux gardé du Vatican" ? En parcourant 10 encycliques clés, Dovydas Kucinskas, enseignant au Collège des Bernardins, propose de parcourir la richesse de la réflexion menée par l’Eglise sur les défis sociétaux de chaque époque, de 1891 à 2020. En 2015, le pape François publie son encyclique très attendue, Laudato Si. Ce texte, dévoilé cinq mois avant la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 21) à Paris, marque un tournant dans la réflexion écologique de l'Église.

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Par Dovydas Kucinskas, doctorant à l’Université Pontificale Saint Thomas d’Aquin de Rome et enseignant au Collège des Bernardins.

Qu'est-ce que l'enseignement social de l'Eglise catholique ? Comprendre la doctrine sociale de l'Eglise en cinq questions !

Diagnostic : retour aux racines de la crise écologique

Le pape appelle à une réflexion profonde sur les racines humaines et spirituelles de la crise écologique, dépassant les simples symptômes pour s'attaquer aux causes profondes.

Le pape appelle à une réflexion profonde sur les racines humaines de la crise écologique, dépassant le simple constat des symptômes  : il fait en effet une distinction importante entre les symptômes et les racines de la crise écologique. Trop souvent, les discours sur l’environnement se limitent à traiter les conséquences visibles sans explorer les causes profondes. François met ainsi en garde contre les solutions purement techniques, soulignant qu’une réponse véritable et durable à la crise doit inclure une analyse des racines les plus profondes de nos problèmes environnementaux.

Solution : penser l’écologie intégrale

« La dégradation de l’environnement comme la dégradation humaine et éthique sont liées ».

Face à ce panorama inquiétant, François appelle à une prise de conscience de la gravité de la situation. Il exhorte chacun à opérer de véritables changements, depuis nos modes de vie personnels jusqu'aux grandes institutions mondiales. Notre maison commune est en danger, et il est impératif de repenser notre relation avec la nature. Mais, contrairement à certaines idéologies écologiques qui présentent l’homme comme une menace pour la planète, le pape François réaffirme la place centrale de l’homme dans le monde, tout en invitant le citoyen contemporain a transformé son rapport à la nature. Il parle dès lors d’une « écologie intégrale », où écologie de l’environnement et écologie humaine ne font qu’une.

L’homme au service de la création

Le véritable changement n’est possible que si l’homme lui-même change.

L’homme demeure au centre, non pas comme un homme dominateur mais bien comme un homme serviteur. Le mythe du progrès sans limite se base sur « le mensonge de la disponibilité infinie des biens de la planète ». Au lieu de recevoir de la nature ce qu’elle peut donner, l’homme veut « extraire tout ce qui est possible ». Cette manipulation de la nature devient la tragédie de la technologie, engendrant un conflit destructeur entre l’homme et la nature.

Le véritable changement n’est possible que si l’homme lui-même change. « Il n’y aura pas de nouvelle relation avec la nature sans un être humain nouveau. Il n’y a pas d’écologie sans anthropologie adéquate. » (118)

Mais il faut se rappeler les premiers mots de l’encyclique : « Soit-loué » est un cri d’admiration de saint François d’Assise ! L’admiration de la création, tel doit être la première réaction de l’homme. L’admiration et le respect envers l’œuvre de Dieu créateur.

 

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