Sainte Rita : La force du pardon et des miracles
Sainte Rita est un modèle de Foi. Malgré les épreuves douloureuses de sa vie, elle a su pardonner. Elle a aussi accompli des miracles, devenant l'avocate des causes impossibles. Découvrez sa vie et ses œuvres !
À l’occasion de l’année jubilaire, le 20 mai 2000, Jean-Paul II proposait aux chrétiens le modèle de sainte Rita qui a su pardonner dans des circonstances héroïques (tout comme Jean-Paul a pardonné l’homme qui a tenté de l’assassiner).
L’enseignement de la vie de sainte Rita se caractérise par «l’offre du pardon et l’acceptation de la souffrance, disait le Pape… Il faut espérer que la vie de tous les fidèles soit soutenue par l’amour passionné pour le Seigneur Jésus; qu’elle soit une existence capable de répondre à la souffrance et aux épines par le pardon et le don total de soi, pour diffuser partout la bonne odeur du Christ».
Rita est née vers 1381 à Roccaporena, en Ombrie (Italie centrale) et a été baptisée dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Cascia. Cascia (à 5 km de Roccaporena) est une cité fortifiée du domaine des États du Pape, à 200 km environ au nord-est de Rome. Les autorités locales y mènent une politique marquée par un sens élevé de la justice et du bon gouvernement. Des mesures et des lois sont prises pour favoriser l’hygiène publique, la protection des orphelins et des veuves, l’instruction publique, les œuvres de piété. Outre le nombreux clergé séculier, la petite ville de deux mille habitants compte onze couvents et de nombreuses associations pieuses. La région vit assez pauvrement de l’agriculture, d’artisanat et surtout de commerce car elle est située sur une importante voie de communication entre Milan et Naples.
Cascia, comme de nombreuses cités italiennes de ce temps, est une ville où les valeurs humaines et civiles autant que religieuses sont estimées et favorisées. Les parents de Rita, d’honnêtes bourgeois, sont des «pacieri», littéralement des «faiseurs de paix», c’est-à-dire des conciliateurs. La tâche des «pacieri» était de réconcilier les adversaires, pour l’amour de Dieu. Dans tous les cas, la pacification se faisait devant témoins et s’achevait par un acte notarié. Elle avait pour but d’éviter un procès et de rompre le cycle infernal de la vengeance. Il pouvait y avoir aussi obligation de réparation matérielle des dommages causés. La pacification engageait les deux parties et leurs héritiers pour toujours.
Sainte Rita et le «Miracle des abeilles»
«Rita» est un diminutif de Margherita (Marguerite). Peu après sa naissance, l’enfant se trouve un jour entourée d’abeilles dont certaines pénètrent dans sa bouche et en ressortent sans la piquer. Cet épisode, appelé «miracle des abeilles», attesté par de nombreux témoignages, établit entre Rita et les abeilles un lien providentiel qui n’est pas sans signification spirituelle. Saint Ambroise donne l’abeille comme un modèle de vie:
« Faites que votre travail soit semblable à celui d’une ruche, parce que votre pureté et votre chasteté doivent être comparées aux abeilles laborieuses, modestes et continentes. L’abeille se nourrit de rosée, ne connaît pas les vices de la sensualité et produit le miel précieux. La rosée d’une vierge est la parole même de Dieu qui, comme la rosée des abeilles, descend bienveillante et pure du Ciel. »
Rita reçoit de ses parents une éducation soignée et une solide formation religieuse, marquée par la dévotion à la Sainte Eucharistie. À Cascia, la procession de la Fête-Dieu revêt un éclat particulier: on y vénère la relique d’un authentique miracle eucharistique, qui a fait l’objet d’un acte notarié conservé aux archives de la commune. Le miracle a eu lieu à Sienne: un prêtre, devant porter la communion à un malade, place négligemment l’Hostie consacrée dans son bréviaire. Au chevet du malade, il ouvre le livre et trouve l’hostie toute liquéfiée, presque sanglante, et les deux pages maculées de sang. Une de ces pages et l’Hostie miraculeuse sont confiées au monastère Saint-Augustin de Cascia où un reliquaire, confectionné tout exprès, les conserve. Tous les ans, à la Fête-Dieu, ce reliquaire est porté en procession.
Un jour, dans l’église du Monastère Sainte-Marie-Madeleine des Augustines de Cascia, Rita assiste à la Sainte Messe et entend intérieurement le Christ lui dire: Je suis la Voie, la Vérité et la Vie (Jn 14, 6). Cette parole intérieure semble être le point de départ de sa vocation religieuse. Rita s’ingénie à obtenir de ses parents la permission de se consacrer à Dieu, mais elle n’y parvient pas. Au contraire, dès l’âge de douze ans, elle est promise en mariage à Paolo di Fernando, jeune homme de Roccaporena, de moeurs rudes, que l’amabilité de Rita adoucira. Après leur mariage, ils vivent en bonne harmonie et deux fils leur naissent. Mariée et mère de famille, Rita poursuit son intense vie spirituelle. Mais après une quinzaine d’années, un drame survient: le mari de Rita est assassiné sans que l’on puisse connaître avec certitude la raison de ce meurtre.
Sainte Rita: la mort de son mari et de ses 2 fils
Dès ce jour, Rita demande dans sa prière la force de pardonner à l’assassin et supplie le Seigneur avec assiduité de lui pardonner aussi. Mais elle craint que ses fils ne cherchent un jour à venger leur père (la «vendetta» étant dans les mœurs des pays méditerranéens); pour les détourner de cette tentation, elle cache la chemise ensanglantée de son mari et les exhorte eux aussi au pardon, conjurant le Bon Dieu de lui prendre aussi ses enfants plutôt que de permettre qu’ils ne se laissent aller à la vengeance.
Quelques mois plus tard, les deux garçons de Rita décèdent de maladie, sans s’être vengés.
Le pardon de Rita se manifeste aussi par son refus de livrer à sa belle-famille le nom de l’assassin de son mari; ce qui lui vaut l’indignation de celle-ci.
«Le pardon! Le Christ nous a enseigné le pardon, disait le Pape peu après l’attentat du 13 mai 1981. De nombreuses fois et de différentes manières, Il nous a enseigné le pardon. Quand Pierre lui demande combien de fois il aurait dû pardonner à son prochain – jusqu’à sept fois – Jésus lui répond qu’il devrait pardonner jusqu’à soixante-dix fois sept fois (Mt 18, 21-22). Dans la pratique, cela veut dire «toujours». En effet, le nombre soixante-dix multiplié par sept est symbolique et signifie, plus qu’une quantité déterminée, une quantité incalculable, infinie. Répondant à la question sur la manière dont il faut prier, le Christ a prononcé quelques paroles magnifiques adressées au Père: Notre Père qui es aux cieux, et, après les demandes qui composent cette prière, la dernière qui parle du pardon: Remets-nous nos fautes comme nous les remettons à ceux qui sont coupables à notre égard (à ceux qui sont nos débiteurs). Enfin, le Christ lui-même confirme la vérité de ces paroles sur la Croix, quand, s’adressant au Père, Il supplie: Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font (Lc 23, 34). «Pardon» est un mot prononcé par les lèvres d’un homme auquel il a été fait du mal. C’est même une parole du coeur humain. Dans cette parole du coeur, chacun de nous s’efforce de dépasser la frontière de l’inimitié qui peut le séparer de l’autre, et cherche à reconstruire l’espace intérieur de l’entente, du contact, du lien. Par l’Évangile et surtout par son exemple, le Christ nous a enseigné que cet espace s’ouvre non seulement devant l’autre homme mais en même temps devant Dieu Lui-même. Le Père qui est le Dieu du pardon et de la miséricorde désire précisément agir dans cet espace du pardon humain. Il désire pardonner à ceux qui sont capables de pardonner aux autres, à ceux qui cherchent à mettre en pratique ces paroles: Pardonne-nous… comme nous pardonnons» (21 octobre 1981).
Le pardon : difficile mais possible
Le pardon peut être difficile à accorder.
«Observer le commandement du Seigneur (de pardonner) est impossible s’il s’agit d’imiter de l’extérieur le modèle divin, enseigne le Catéchisme de l’Église Catholique. Il s’agit d’une participation vitale et venant «du fond du coeur», à la Sainteté, à la Miséricorde, à l’Amour de notre Dieu. Seul l’Esprit qui est notre Vie peut faire «nôtres» les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus. Alors le pardon devient possible: nous pardonnant mutuellement comme Dieu nous a pardonné dans le Christ (Ep 4, 32)… C’est «au fond du coeur» que tout se noue et se dénoue. Il n’est pas en notre pouvoir de ne plus sentir et d’oublier l’offense; mais le coeur qui s’offre à l’Esprit-Saint retourne la blessure en compassion et purifie la mémoire en transformant l’offense en intercession» (CEC, 2842-2843).
Devenue veuve, Rita quitte la demeure familiale de Roccaporena pour s’installer dans une plus petite maison où elle s’adonne à la prière et aux oeuvres de charité. Elle se rend de temps à autre au sommet du Schioppo, piton rocheux d’environ 120 mètres de haut, qui se dresse à la sortie de Roccaporena. L’endroit, d’accès difficile, offre une vue magnifique sur les alentours et la solitude qu’on y trouve favorise la prière**. L’ancien désir qu’a eu Rita de se consacrer à Dieu resurgit et elle demande à être admise au monastère Sainte-Marie-Madeleine des Augustines de Cascia.** Mais malgré ses instances, on la repousse. Très affligée, Rita redouble ses prières et une nuit, elle entend saint Jean-Baptiste qui l’invite à se rendre au sommet du Schioppo. Là, une vision du Précurseur accompagné de saint Augustin et de saint Nicolas de Tolentino (qui n’était pas encore canonisé) la réconforte. Les trois saints la conduisent mystérieusement au monastère où sa demande est enfin acceptée. La communauté compte dix religieuses dirigées par une Abbesse. Au noviciat, Rita lit l’Écriture Sainte avec avidité, s’initie à la psalmodie de l’Office divin et récite le Rosaire. Avant sa profession religieuse, elle donne tous ses biens au monastère.
La vie de Rita au couvent n’est pas sans épreuves. Une fois au moins, elle est tentée de retourner dans le siècle; d’autre part, de nombreuses tentations, notamment contre la vertu de chasteté, viennent l’assaillir. Elle les combat par la prière et la pénitence. Mais le démon continue à la tourmenter de diverses manières. Pour le vaincre, Rita contemple la Passion du Christ.
Une très ancienne relation de sa vie, le Breve racconto, rédigé à l’occasion de sa béatification en 1628, nous la montre appliquée à cet exercice dès avant son entrée au couvent: «Pour aider son imagination à rester toujours occupée des mystères célestes sans se laisser distraire inutilement par des objets moins dignes, elle se représentait les diverses parties de sa pauvre maison comme les différents lieux de la cruelle Passion du Sauveur. Ainsi, dans un coin, elle reconnaissait le Mont Calvaire, dans un autre le Saint-Sépulcre, ailleurs la Colonne de la flagellation, et il en allait de même de tous les autres mystères. Cette application l’aida tellement qu’elle la renouvela plus tard, au monastère, dans l’espace restreint de sa petite cellule».
**La vie spirituelle de Rita est influencée par les Franciscains, pour qui la dévotion à la Passion du Christ tient une place centrale. **Saint Bonaventure écrit à une religieuse:
«Celui qui ne veut pas voir s’éteindre en lui la piété, doit souvent, toujours même, contempler des yeux de son coeur le Christ mourant sur la Croix… S’il vous arrive quelque chose de triste, de pénible, d’ennuyeux, d’amer, ou bien si vous éprouvez du dégoût pour quelque bien à faire, recourez sans tarder à Jésus crucifié, suspendu à la Croix; voyez la couronne d’épines, les clous de fer, la trace de la lance dans le côté; contemplez les blessures des pieds, les blessures du côté, les blessures de tout le corps, vous rappelant comme Il vous a aimée, Celui qui a souffert pour vous de la sorte et a enduré pour vous de tels tourments!» (De Perfectione vitæ).
Sainte Rita et une épine au front
Lors du carême de 1425, saint Jacques de la Marche, un Franciscain, prêche tous les jours à Cascia. Bouleversée plus que tout autre par sa prédication du Vendredi Saint, Rita se sent gagnée par le désir de participer de quelque manière aux tourments du Sauveur. Retirée dans sa cellule, elle se jette aux pieds du Crucifix et supplie le Seigneur de lui accorder d’éprouver au moins la douleur d’une pointe de la couronne d’épines.
Plusieurs années après, en 1432, elle reçoit la grâce d’une stigmatisation très spéciale : une épine de la couronne du Christ la blesse miraculeusement au front, de telle sorte que la plaie ne se refermera pas avant sa mort. Les documents qui attestent ce fait ne laissent aucun doute. Presque deux siècles après la mort de Rita, l’auteur du Breve racconto affirme que la plaie du front est encore visible sur son corps demeuré sans corruption. Lors des reconnaissances du corps de la Sainte, en 1972, en 1997 et plus récemment encore, les spécialistes ont attesté l’existence d’une altération osseuse tout à fait nette au front de Rita. À l’occasion du sixième centenaire de la naissance de sainte Rita, le Pape Jean-Paul II écrivait:
«Un point de rencontre significatif se découvre entre ces deux enfants de l’Ombrie, Rita et François d’Assise. En réalité, ce que furent les stigmates pour François, l’épine le fut pour Rita: un signe de participation directe à la Passion rédemptrice du Christ Seigneur… Cette association à la Passion se fit, pour tous deux, à partir de l’amour qui a une force intrinsèque d’union» (10 février 1982).
La stigmatisation de Rita entraîne l’épreuve de la solitude, la plaie qu’elle porte au front étant nauséabonde et l’obligeant à se retirer souvent à l’écart de la communauté pour ne pas incommoder les Soeurs.
Celles-ci devant se rendre à Rome, probablement en 1446, pour la canonisation de Nicolas de Tolentino, elles exhortent Rita, avec beaucoup de charité, à bien vouloir rester à Cascia, à cause du stigmate qui aurait pu faire scandale dans la Ville Éternelle. Rita se met en prières et obtient que le stigmate disparaisse; mais, au retour de Rome, la plaie réapparaît, comme en témoignent tous les auteurs anciens.
Une rose sur la neige
Dans les derniers mois de sa vie, alors qu’elle souffre de maladie, Rita reçoit la visite d’une parente. Au moment où elles se quittent, celle-ci lui demande si elle désire quelque chose de sa maison. Rita répond qu’elle aurait désiré une rose et deux figues de son jardin. La parente sourit car on est au plus fort de l’hiver, et pense que la malade délire. Arrivée chez elle, sa surprise est grande de trouver sur un rosier dépouillé de feuilles et recouvert de neige, une rose splendide, ainsi que deux figues sur le figuier. Elle cueille la fleur et les fruits et les porte à la malade. Ce miracle vaut à Rita l’appellation de «Sainte des roses».
Rita est décédée vraisemblablement en 1447, le 22 mai. Le Breve racconto nous dit qu’à l’approche de sa mort, elle jouit d’une apparition de Jésus et de Marie. Toute joyeuse, elle demande alors les derniers sacrements et s’éteint paisiblement. Aussitôt les cloches de l’église se mettent à sonner toutes seules. Le corps de Rita ne s’est pas corrompu: le fait est attesté à différentes époques, à plusieurs siècles de distance. La conservation miraculeuse du corps après la mort a toujours été considérée par les chrétiens comme un signe de sainteté du sujet, et un gage de la résurrection future.
Le 20 mai 2000, devant la châsse contenant le corps de sainte Rita, le Pape disait:
«La dépouille mortelle de sainte Rita, constitue un témoignage significatif de l’oeuvre que le Seigneur accomplit dans l’histoire, lorsqu’il trouve des coeurs humbles et disponibles à son amour… Profondément enracinée dans l’amour du Christ, Rita trouva dans sa foi inébranlable la force pour être en chaque circonstance une femme de paix. Dans son exemple de total abandon à Dieu, dans sa transparente simplicité et dans son inébranlable adhésion à l’Évangile, il nous est possible, à nous aussi, de trouver les indications opportunes pour être des chrétiens authentiques en cette aube du troisième millénaire… Suivant la spiritualité de saint Augustin, elle devint une disciple du Crucifié et «experte pour souffrir», elle apprit à comprendre les peines du coeur humain. Rita devint ainsi l’avocate des pauvres et de ceux qui n’ont rien, obtenant pour ceux qui l’ont invoquée dans les situations les plus diverses d’innombrables grâces de consolation et de réconfort».
Dévotion à Sainte Rita et miracles
La dévotion à sainte Rita commence dès sa mort. Le premier miracle que nous lui connaissions a lieu avant même sa sépulture. Un menuisier de Cascia, venu vénérer sa dépouille, s’écrie: «Si je n’étais pas estropié, je lui ferais, moi, son cercueil!» Aussitôt, il se trouve guéri et peut fabriquer le premier cercueil de la Sainte. Peu après, une parente de Rita, venue l’embrasser une dernière fois, est guérie d’une paralysie au bras. Au fur et à mesure que surviennent les grâces, les religieuses accrochent auprès de son cercueil des petits ex-voto. Au début du XVIe siècle, la renommée de Rita est parvenue dans toute l’Italie, avant de gagner les autres pays d’Europe. Béatifiée, après de longues enquêtes, en 1628, elle n’a été canonisée que le 24 mai 1900.
En 1710, un religieux espagnol de l’Ordre des Augustins avait, le premier, qualifié sainte Rita d’«avocate des causes impossibles». Elle est aussi appelée «patronne des causes désespérées». Les difficultés les plus diverses lui sont confiées: guérisons, travail, affaires, succès aux examens… De nos jours encore, son intercession demeure puissante, comme le prouvent les 595 ex-voto déposés dans le sanctuaire de Cascia au XXe siècle.
Mais la grande intention qui nous préoccupe et pour laquelle nous l’implorons, est celle de notre sanctification.
«La volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté (1 Th 4, 3) rappelait le Pape lors du passage au troisième millénaire. Tous les fidèles du Christ, quel que soit leur état ou leur rang, sont appelés à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité… Si le Baptême fait vraiment entrer dans la sainteté de Dieu au moyen de l’insertion dans le Christ et de l’inhabitation de son Esprit, ce serait un contresens que de se contenter d’une vie médiocre, vécue sous le signe d’une éthique minimaliste et d’une religiosité superficielle. Demander à un catéchumène: «Veux-tu recevoir le Baptême?» signifie lui demander en même temps: «Veux-tu devenir saint?» Cela veut dire mettre sur sa route le caractère radical du discours sur la Montagne: Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5, 48). Il ne faut pas se méprendre sur cet idéal de perfection comme s’il supposait une sorte de vie extraordinaire que seuls quelques «génies» de la sainteté pourraient pratiquer. Les voies de la sainteté sont multiples et adaptées à la vocation de chacun» (Jean-Paul II, Novo millenio ineunte, 6 janvier 2001).
Cependant, certaines paroles de l’Évangile sont très exigeantes, et semblent dépasser nos forces: Et Moi, je vous le dis: aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez pour ceux qui vous persécutent et qui vous calomnient: ainsi vous serez les fils de votre Père qui est aux cieux (Mt 5, 43).
«Beaucoup, commente saint Jérôme, mesurant les préceptes de Dieu à leur propre faiblesse, estiment impossible ce qui est ici prescrit, et disent qu’il suffit à la vertu de ne pas haïr les ennemis, mais de les aimer, c’est ordonner plus que n’en peut porter la nature humaine. Il faut donc savoir que le Christ ordonne non pas l’impossible, mais la perfection. David l’a réalisée à l’égard de Saül et d’Absalom. De même le martyr Étienne a prié pour ses ennemis qui le lapidaient, et Paul souhaitait d’être anathème pour le bien de ses persécuteurs. C’est ce que Jésus a enseigné et pratiqué…»
Jésus a pratiqué l’amour des ennemis pour nous communiquer la force de faire de même.
Saviez-vous que près de la moitié des ressources du Collège des Bernardins provient de vos dons ?
Les Bernardins sont une association à but non lucratif qui vit grâce à la générosité de chacun d'entre vous. Votre don soutient notre vocation : promouvoir un dialogue fécond au sein de notre société. Je donne