L'existence humaine a-t-elle un sens ?
Si le monde nous apparaît absurde, n’est-ce pas la preuve qu’il y a, inscrite en notre cœur, une soif de sens ?
La question elle-même a-t-elle un sens pour notre modernité ?
Celle-ci, de Comte à Freud en passant par Nietzsche, Sartre ou Camus, récuse, de différentes manières, la pertinence de la question du sens. Quant au commun d’entre nous, il tient généralement pour légitime la seule étude des faits par le raisonnement scientifique. Le « pourquoi » (dans le double sens de ce mot) est balayé au profit du « comment ».
Et si nous rejetons cette difficile question, n’est-ce pas parce qu’elle introduit dans notre monologue une radicale altérité ?
Cette altérité, qui ouvre la voie à l’amour, doit au moins être connue pour que soit possible un choix véritablement libre entre les différentes positions philosophiques relatives au sens de l’existence. Ce choix, ce discernement est en effet tout sauf purement théorique. C’est notre vie entière qui se trouve bouleversée, métamorphosée par l’option choisie, pour le pire ou pour le meilleur.
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