Des institutions académiques figées

Qu’une dynamique de réflexion comme celle qui a été initiée au Collège des Bernardins par le biais de la chaire Laudato Si’ est significatif de l’état de la recherche académique en France. L’on atteindrait que ce soit d’établissements de recherche plus en vue que provienne de telles initiatives.

Or, force est de constater, nous disait Bruno Latour, que trop souvent le monde académique ne s’était pas assez ouvert aux problématiques de son époque et était donc resté en retard sur les urgences, les enjeux décisifs de son temps.

« L’université a toujours eu des difficultés à s’ouvrir aux transformations intellectuelles massives » Bruno Latour

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L’université, imperméable aux profils originaux ?

Une certaine rigidité dans la sélection des profils de chercheurs parmi la population des post-doctorants traduit l’incapacité à trouver une place à des éléments atypiques et des initiatives originales permettant de renouveler et d’approfondir la réflexion sur des problèmes cruciaux.

« Il n’est pas étonnant que ce soit des gens plutôt intéressés par les grandes questions, qui viennent de la tradition chrétienne, qui se disent qu’il se passe en ce moment quelque chose de vraiment important et c’est ce sur quoi nous devons essayer d’agir. » Bruno Latour

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Des chemins de traverse pour réfléchir

Selon Latour, les institutions académiques ne savent pas entreprendre une réflexion collective de fond à la hauteur des enjeux contemporains. Ce serait donc à des organes moins directement inscrits dans le monde académique qui seraient le mieux à même d’accueillir des initiatives a priori atypiques, étranges, mais qui abordent des questions qui seront celles de tous dans le futur.

« Nous n’avons pas énormément de temps. Nous sommes donc confrontés à la fois à l’urgence et à l’obligation de changer de beaucoup de choses. C’est une tâche compliquée et c’est pourquoi il était important de créer cette Chaire au Collège des Bernardins. » Bruno Latour

Par sa singularité en tant que lieu de recherche, d’études et de rencontre, le Collège des Bernardins s’affirme donc, selon Latour, comme particulièrement adapté, à travers la Chaire Laudato Si », à une réflexion atypique sur des enjeux considérables comme la « transformation cosmologique » que nous vivons aujourd’hui.

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