Réinventer le journalisme
Les mutations qu’a subi le journalisme depuis les années 1990 entraînent une véritable crise cristallisée dans l'ère du numérique. Peut-on être optimiste sur l'avenir d'une profession qui s'est construite autour du papier et d'un modèle économique payant? Réponses avec Henri Pigeat, ancien président de l'Agence France-Presse, Alexis Lévrier, historien de la presse, Jean Quatremer, journaliste à « Libération », auteur du blog « Coulisses de Bruxelles », Adeline Wrona, professeur au Celsa (Paris-Sorbonne).
Pour Alexis Lévrier, le goût pour la maxime dans la littérature du XVIIe siècle ou l’épigramme au XVIIIe ressemble fort à l’exercice de style qu'exige twitter : « il s’agit de faire mouche, de trouver la sentence qui va clouer son adversaire ». Mais quel poids réel a twitter dans la transmission de l’information par rapport à un quotidien, même mal en point ?, interroge Adeline Wrona.
L’accoutumance à l’information gratuite est revenue à un suicide de la presse écrite. Jean Quatremer s’étonne que l’on ait diffusé, aux commencements de l’ère numérique, l’information gratuitement. De manière plus générale, la hiérarchie de la diffusion de l’information, auparavant verticale, est devenue horizontale avec le système des blogs et des réseaux. Alors qu’autrefois la hiérarchie verticale, incarnée par le rédacteur en chef, pouvait bloquer l’information, aujourd’hui les blogs permettent de tout dire.
Place à l'éthique dans le journalisme ! Adeline Wrona affirme qu'elle est encore plus nécessaire. Aux écoles de journalisme d’inculquer des principes. Internet est-il le lieu d’une diffusion incontrôlée de l’information ? Cette crise sera-t-elle fatale à la presse ? Nos quatre intervenants s’accordent sur la négative car la presse a toujours réussi à s’adapter aux mutations auxquelles elle a été confrontée.
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