Éthique biomédicale
Humanisme, Transhumanisme, Posthumanisme
Le mouvement transhumaniste a pour ambition affichée d’explorer les voies d’amélioration des capacités physiques et cognitives de l’espèce humaine pour éliminer la souffrance, la maladie, le vieillissement, voire la condition mortelle.
Ce séminaire, Humanisme, transhumanisme, posthumanisme, s’inscrit dans la continuité des réflexions du département Ethique biomédicale qui s’attache à déceler les enjeux anthropologiques et éthiques de la recherche et de la pratique médicale.
La machine est-elle désormais promue comme modèle de l’homme ? Cette utopie est-elle souhaitable ?
En 1998, les philosophes Nick Bostrom et David Pearce fondaient la « World Transhumanist Association » (aujourd’hui « Humanity+ ») avec pour objet de favoriser « l’usage éthique de la technologie en vue d’étendre les capacités humaines ».
Les transhumanistes disent être sensibles aux risques liés à l’utilisation des nouvelles technologies et attentifs à ne pas favoriser les inégalités sociales, à préserver la qualité des relations humaines et de l’équilibre écologique. La dynamique favorisée est cependant de permettre à chacun d’atteindre, s’il le souhaite, le royaume des post-humains, but final par rapport auquel le « transhumanisme » n’est qu’un état de transition. Le post-humain se caractérise par une espérance de vie et des capacités physiques, psychiques et intellectuelles nettement supérieures aux capacités humaines actuelles. L’objectif du transhumanisme est donc une amélioration de l’espèce humaine tant en qualité qu’en longévité, en continuité ou en rupture avec son état actuel.
Quels critères éthiques nous permettraient de distinguer entre les applications permettant une réelle assistance palliant des déficiences physiques et psychiques et d’autres qui pourraient porter atteinte à la dignité de l’individu ?
Contacter le séminaire : recherche.biomedecine@collegedesbernardins.fr
sous la direction de
Objectifs de la recherche
- questionner les fondements de « l’humanisme »
- effectuer une analyse critique des fondements anthropologiques et éthiques des courants trans- et posthumanistes
- explorer leurs impacts sur la médecine, sachant que des financements considérables, des recherches de pointe et des travaux de laboratoires sont détournés d'objectifs strictement médicaux
- proposer un discernement moral pour préserver la médecine des tentations induites par les pouvoirs dont elle dispose et disposera et qu’elle reste au service de l’homme.
Le conseil scientifique
Publication
- La personne humaine en crise : substrats philosophiques de Dominique Folscheid, in La personne en débat, sous la direction de Denis Borel et Jean-Gabriel Goupil de Bouillé, Parole et silence, 2008.
- Médicalité unique, rationalité multiple, de Dominique Folscheid, in Le pluralisme médical en Afrique, sous la direction de Ludovic Lado, PUCACKarthala, 2010.
- À la recherche d’une éthique universelle, dirigé par Brice de Malherbe, « Cahiers du Collège des Bernardins », hors-série, 2011.
- Contrainte économique et médecine, de Michel Geoffroy, « Humanités », 2012.
- Autour de l’affaire Perruche, de Dominique Folscheid, in Mélanges Jerry Sainte-Rose, Bruylant, 2012.
- La critique de la déraison bioéthique, de Dominique Folscheid, in La transcendance de l’homme, Québec, PUL, 2012.
Colloques
- Sciences de la vie et éthique : un débat nécessaire, dirigé par Brice de Malherbe, « Cours, Colloques et Conférences » n° 7, 2009.
- Contraintes économiques et justice dans l’accès aux soins, dirigé par Brice de Malherbe, « Cours, Colloques et Conférences » n° 18, 2011.
- Handicap, handicaps ? Vie normale, vie parfaite, vie handicapée, dirigé par Dominique Folscheid, Brice de Malherbe, Éric Fiat et Florence Leduc, « Cours, Colloques et Conférences » n° 33, 2013.
En partenariat avec
Avec le soutien de
Qu’est ce que l'humanisme ?
Synthèse du colloque conclusif du séminaire Critique de la raison transhumaniste du 19 et 20 mai 2017. Cliquez ici
Mercredi 25 Janvier 2017
Gilbert Hottois
professeur de philosophie, Université Libre de Bruxelles
Technique et transhumanisme
Compte rendu de la séance
Mercredi 14 Décembre 2016
Dominique Folscheid
Professeur émérite de philosophie morale et politique à l'Université Paris-Est, co-directeur du séminaire Humanisme, Transhumanisme, Post Humanisme au Collège des Bernardins
Prothèses et implants en débat : pour soigner ou pour métamorphoser l'être humain ?
Compte rendu de la séance
Mercredi 23 novembre 2016
Jérôme Béranger (PhD)
Co-fondateur et CSO - ADEL (Algorithm Data Ethics Label) Chercheur associé - Inserm 1027 / Equipe 4 / Université Paul Sabatier de Toulouse
L'éthique des Big Data en santé
Compte rendu de la séance
Mercredi 8 Juin 2016 :
Franck Damour
Professeur Agrégé d’histoire
Histoire du transhumanisme
Compte rendu de la séance
Mercredi 11 Mai 2016 :
Isabelle Queval
Maître de conférences Paris Descartes
Sport de haut niveau et enhancement
Compte rendu de la séance
14 avril 2016 :
Rencontre avec les journalistes de l’AJSPI, Association des Journalistes Scientifiques de la Presse d’Information
Mercredi 13 Avril 2016 :
Matthieu Villemot
Professeur de philosophie à la Faculté Notre-Dame de Paris
Le corps oublié
Compte rendu de la séance
Mercredi 16 mars 2016 :
Olivier Rey
Membre du CNRS et de l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques
Le surhomme, un rêve de l’homme diminué
Compte rendu de la séance
Mercredi 17 février 2016 :
Jean-Christophe Galloux
Professeur de droit à l’université Paris II, ancien conseiller de l'Unesco pour la déclaration sur le génome humain
Droit et Corps connecté
Compte rendu de la séance
Mercredi 20 janvier 2016 :
Marc Lévêque
Neurochirurgien (Dernier livre : Psychochirurgie)
Anne-Laure Boch
Neurochirurgien, docteur en philosophie (2009/Médecine technique, médecine tragique : le tragique, sens et destin de la médecine moderne)
Questionnement éthique sur la psychochirurgie
Compte rendu de la séance
Mercredi 16 décembre 2015 :
Françoise Brulliard
Cadre supérieur de santé dans le pôle médecine du GH Saint-Louis, Lariboisière, Fernand Widal.
La fabrique des bébés
Compte rendu de la séance
Mercredi 25 novembre 2015 :
Lionel Naccache
Chercheur en neurosciences cognitives, Institut du cerveau et de la moelle épinière, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris
Neurosciences et interface corps/machine
Compte rendu de la séance
Mercredi 10 juin 2015 :
Rémi Brague,
L'humanisme menacé ?
Compte rendu de la séance
Mercredi 6 mai 2015 :
Brice de Malherbe,
La recherche catholique d'un nouvel humanisme
Compte rendu de la séance
Mercredi 8 avril 2015 :
Anne Lécu,
Les dérives du naturalisme scientiste du XIXe siècle
Compte rendu de la séance
Mercredi 11 mars 2015 :
Dominique Folscheid,
Feuerbach : un nouvel humanisme religieux sans Dieu.
Compte rendu de la séance
Mercredi 11 février 2015 :
Valentina Tirloni
De l’Umanesimo du XIVe siècle au Post-humanisme contemporain : la dignité humaine est-elle toujours d’actualité ?
Compte rendu de la séance
Mercredi 21 janvier 2015 :
Pierre Magnard,
L'humanisme du XVIème siècle
Compte rendu de la séance
RÉSISTER AU TRANSHUMANISME ?
Jacques Testart, directeur de recherche honoraire à l’INSERM, dénonce les méfaits engendrés par la croyance en la toute-puissance technologique et l’idéologie « anthropocide » du discours transhumaniste. C'est en réalisant les enjeux sous-jacents au passage d’un principe de responsabilité à un principe d’innovation et en établissant un état des lieux des dégâts déjà occasionnés que l'homme sensé prend conscience du risque. Vient ensuite le temps de l'analyse dans lequel la fragilité du corps humain et l’harmonie indispensable qui existe entre celui-ci et l’environnement se confrontent aux idées transhumanistes et à leur langage spécifique. Ainsi, comme il ne s’agit pas de s’opposer à tout changement, l'éducation axée sur la responsabilité de tous et la mise en place de jurys de citoyens permettraient de réfléchir au devenir commun de l’humanité en tenant compte de l'homme tel qu’il est et de son environnement.
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UNE IDÉOLOGIE BIEN DE NOTRE TEMPS ?
Dominique Folscheid, professeur de philosophie émérite, université Paris-Est
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LA GALAXIE TRANSHUMANISTE
Franck Damour, historien, essayiste, université catholique de Lille. Franck Damour retrace l'histoire du mouvement depuis l'apparition du mot transhumanisme en 1957 et jusqu’à nos jours, en présentant les hommes et organisations qui l'animent, les objectifs et les controverses qu'il suscite. Enfin, il interroge la nature réelle de cette idéologie spécifique au monde occidental. Est-il un discours commercial, une éthique du biocapitalisme ou une révolution culturelle ?
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LES ENJEUX DE LA BIOÉCONOMIE DU CORPS HUMAIN
Céline Lafontaine, sociologue, université de Montréal.
Céline Lafontaine propose une réponse basée sur l'analyse sociologique du transhumanisme. En partant de la notion de bio-économie qui voit dans le vivant une matière première, elle présente successivement le bio-capital, course à l'innovation permettant de capter des fonds publics et privés, puis la bio-citoyenneté et la bio-médicalisation. En conclusion et au vu du fait que le corps est devenu un capital personnel à valoriser, elle interroge le retournement qui voit l'homme redevenir objet de recherche scientifique à son corps défendant.
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LA FABRIQUE DES BÉBÉS
Françoise Brulliard, cadre supérieur de santé, GH Saint-Louis, Lariboisière, Fernand-Widal.
Françoise Brulliard présente toutes les techniques actuellement mise en œuvre aux USA pour répondre aux demandes d'enfants soulignant que la fécondation y est devenue technique avec maîtrise du temps, du lieu et des acteurs.
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LA NEURO-AMÉLIORATION : FANTASMES ET RÉALITÉS
Pierre Pollak, chef de service neurologie, hôpitaux universitaires de Genève.
A côté de la fécondation, le transhumanisme s'intéresse de près aux neurosciences. Pierre Pollak souligne les erreurs et fausses promesses dans ce domaine en expliquant clairement le fonctionnement de la stimulation nerveuse profonde, des stimulations transcrâniennes et des stimulations continues. Il a ainsi fait clairement apparaître les difficultés à surmonter - l'interface cerveau-machine et surtout les spécificités propres au cerveau – sans occulter la présence de réels progrès notamment dans la lutte contre le vieillissement.
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DU ROBOT AU CYBORG
Jean-Gabriel Ganascia, professeur à l’université Pierre et Marie Curie. Jean-Gabriel Ganascia présente les robots dans toute leur diversité et leurs potentiels : capter l'information, se représenter le monde et décider de l'action à mener. Il interroge également la place des robots dans la société: modèles, prothèses ou nouvel homme avec tous les phantasmes et toutes les menaces qui en découlent, allant de la disparition du travail à la réincarnation en passant par la surpuissance physique.
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LE TRANSHUMANISME, UN NOUVEL HUMANISME ?
Pierre Magnard, philosophe.
Face aux perspectives d'avenir laissant une place limitée à l'homme image de Dieu et miniature de l'univers comme l'a défini Eusèbe de Césarée, Pierre Magnard parcourt les siècles à la recherche de l'homme en partant de Protagoras, pour qui l'homme est la mesure de toute chose, en passant par l'homme "officine du monde" de Jean Scot Erigène pour finir avec le Pantocrator d'Autun. Il souligne que l'idée d'homme augmenté trouve son origine dans la tentation de puissance apparut vers l'an mil et la pratique de la thésaurisation. L'humanisme bien compris, notamment dans une lecture fidèle de Pic de la Mirandole, se caractérise par une retenue de la puissance.
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Valentina Tirloni, philosophe, université de Nice Sophia Antipolis.
Alors finalement, quel est le sens de la vie pour les transhumanistes ? L'homme transhumain sera-t-il heureux ? Valentina Tirloni esquisse des éléments de réponse en constatant que le transhumanisme déresponsabilise l'homme, lui fait perdre la main sur le progrès, le rend nomade. L'homme du futur resterait donc à l'état d'éternel adolescent.
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LA FASCINATION TRANSHUMANISTE
Monette Vacquin, psychanalyste.
Monette Vacquin revient sur le langage transhumaniste et le pouvoir de fascination qu'il exerce. Avec l'immortalité comme objectif final, la technique comme moyen d'action, l'usage de l'effacement des repères connus, les transhumanistes tentent de convaincre que l'homme de fer remplacera prochainement l'homme de chair et que le désir deviendra volonté.
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LA LOGIQUE TRANSHUMANISTE
Olivier Rey, philosophe, CNRS/Université Paris I.
Olivier Rey aborde à travers une réflexion philosophique la notion de science pour expliquer l'apparition logique du transhumanisme. Il oppose la science ancienne d'Aristote à la science moderne qui se doit de nier toute téléologie pour rester purement mathématique. Il souligne le passage de l’idée que l'homme avait à être ce qu'il était à celle que l'homme doit augmenter sa puissance pour dominer et ainsi survivre. C'est la place de l'homme dans la nature qui est ici questionnée et Spaemann, Simone Weil ou encore le pape François lui permettent d’illustrer sa démonstration.
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L’INCARNATION COMME ACCOMPLISSEMENT
Jean-Michel Maldamé, o.p., théologien.
Jean-Michel Maldamé présente en sept points l'incarnation du Verbe et place le transhumanisme comme aboutissement du rêve messianique américain, rêve déjà réalisé dans l'espace par Christophe Colomb et qui à travers le transhumanisme aboutit à l'homme nouveau.
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QU’UN PEU D’INCARNATION NE FAIT PAS DE MAL
Eric Fiat, philosophe, université Paris-Est Marne la Vallée.
Eric Fiat a choisi la fable de La Fontaine La grenouille et le boeuf pour illustrer que l’homme incarné a besoin de l'autre pour être et que l'existence de limites ne va pas à l'encontre du désir humain de dépassement. Cependant avec le transhumanisme ce désir a été capté par la technique et l'homme n'oscille plus entre ressentiment et assomption. Les limites ont été submergées et l'être humain est en passe de devenir "ange" et donc de perdre son incarnation.
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INCARNATION ET GNOSE MODERNE
P. Brice de Malherbe, théologien, Faculté Notre-Dame.
P. Brice de Malherbe cite St Irénée de Lyon pour qui l’homme est bien un être de corps et d’esprit, idée s'opposant à la gnose moderne développée par les transhumanistes qui se fonde sur un rejet de cette double condition. Puis, considérant que l’humanité se définit par la relation de l’homme à la nature, à Dieu et à lui-même, il s'interroge sur ce qu’il en advient pour les transhumanistes qui estiment que la machine est un modèle pour l’homme, et qui voient en la technologie un moyen de sauver l’homme. Finalement, résister consisterai à redonner sa place à l’amour de l’homme, amour qui doit être le moteur de toute amélioration. Ainsi le spirituel retrouve sa place auprès du corporel et l’évolution naturelle poursuit son cours.
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Texte de Cécile de Kernier
Ouvrages des co-directeurs
- La personne humaine en crise : substrats philosophiques de Dominique Folscheid, in La personne en débat, sous la direction de Denis Borel et Jean-Gabriel Goupil de Bouillé, Parole et silence, 2008.
- Médicalité unique, rationalité multiple, de Dominique Folscheid, in Le pluralisme médical en Afrique, sous la direction de Ludovic Lado, PUCACKarthala, 2010.
- À la recherche d’une éthique universelle, dirigé par Brice de Malherbe, « Cahiers du Collège des Bernardins », hors-série, 2011.
- Contrainte économique et médecine, de Michel Geoffroy, « Humanités », 2012.
- Autour de l’affaire Perruche, de Dominique Folscheid, in Mélanges Jerry Sainte-Rose, Bruylant, 2012.
- La critique de la déraison bioéthique, de Dominique Folscheid, in La transcendance de l’homme, Québec, PUL, 2012.
Colloques
- Sciences de la vie et éthique : un débat nécessaire, dirigé par Brice de Malherbe, « Cours, Colloques et Conférences » n° 7, 2009.
- Contraintes économiques et justice dans l’accès aux soins, dirigé par Brice de Malherbe, « Cours, Colloques et Conférences » n° 18, 2011.
- Handicap, handicaps ? Vie normale, vie parfaite, vie handicapée, dirigé par Dominique Folscheid, Brice de Malherbe, Éric Fiat et Florence Leduc, « Cours, Colloques et Conférences » n° 33, 2013.