800 ans d'histoire
au Collège des Bernardins
Au XIIIe siècle, une révolution intellectuelle secoue l’Europe. Les monastères, jusqu’alors principaux centres intellectuels, cèdent peu à peu le pas aux universités nouvellement créées dans les grandes villes : Bologne, puis Paris, Oxford, Cambridge, Heidelberg… L’Église doit tenir compte de l’émergence de ces villes et des transformations culturelles profondes qui touchent toute l’Europe. Dans une bulle papale de 1245, le pape Innocent IV encourage vivement les cisterciens à aller faire des études à Paris, comme le font les dominicains et les franciscains. Au cœur de cette capitale intellectuelle européenne, ils pourront étudier la théologie et les grandes disciplines du savoir humain.
Du moyen âge à la révolution
Témoin de la naissance de l’Université de Paris au cours XIIIème siècle, le Collège des Bernardins est fondé en 1245 par Étienne de Lexington, abbé de Clairvaux, au cœur du quartier latin.
Il est constitué notamment d’un bâtiment pour les moines, abritant l’une des plus grandes nefs cisterciennes d’Europe, de différents logis, de vastes jardins et aussi d’une église monumentale achevée en 1360.
Très vite le prestige du Collège se renforce : il accueille des milliers de moines cisterciens venus de toute l’Europe et devient un important foyer d'élaboration de la pensée occidentale.
Après la révolution
À la Révolution, après le départ des élèves et des religieux, le Collège est vendu comme bien national en 1791. L’église est en grande partie démolie par le tracé de la rue de Pontoise (1810) puis lors du percement du boulevard Saint Germain (1859).
Le bâtiment principal, resté la propriété de la ville de Paris, est utilisé à des buts divers. Devenu prison pour les bagnards, il est bientôt utilisé comme entrepôt, puis sert brièvement à nouveau d’école pour les Frères des Écoles chrétiennes, avant d’être une caserne de pompiers entre 1845 et 1995.
La Renaissance
En 2001, sous l’impulsion du cardinal Jean-Marie Lustiger, ce bâtiment, classé au titre des Monuments historiques en 1887, est finalement racheté à la ville par le Diocèse de Paris afin d’y entreprendre un projet culturel audacieux qui lui redonne vie, dans la fidélité à son origine mais totalement tourné vers la modernité.
En 2008, après une rénovation complète qui dura 6 ans menée par Hervé Baptiste, architecte en chef des monuments historiques pour la partie ancienne et Jean-Michel Wilmotte pour les espaces contemporains, le Collège des Bernardins renoue avec sa vocation initiale en devenant un lieu de recherche et de débats pour l’Église et la société, sur la question de l'homme et de son avenir. Pour la première fois de son histoire, il est ouvert à tous. Quelques jours après son ouverture, le 12 septembre 2008, le Collège des Bernardins a accueilli le Pape Benoît XVI qui y a prononcé le premier d’une série de discours sur les rapports entre foi et culture contemporaine.
Le collège aujourd'hui
Le Collège des Bernardins a renoué avec sa vocation initiale en devenant un lieu de dialogue avec la société, où la foi et la raison se rencontrent pour éclairer les défis contemporains.
“Au milieu des crises, la joie chrétienne se renouvelle et vient à la rencontre de notre époque et de ses attentes. Le Collège des Bernardins a une double et magnifique mission : former les chrétiens et promouvoir un dialogue culturel bien nécessaire, où l’on apprendra des autres, tout en donnant le témoignage de notre espérance joyeuse.”